S’aimer à s’en faire souffrir
marc on 06/21/2015 updated on 06/24/2015


Avant de développer ce qu’est l’approche globale des violences conjugales, telle que nous l’avons élaborée au sein de notre association et du réseau de prévention et de lutte contre les violences conjugales de l’arrondissement de Lens, il me semble important de souligner (que l’on veuille ou non) que dans violences conjugales, il n’y a pas que le concept de violence qui est important à retenir, mais également celui de conjugalité.

S’aimer à s’en faire souffrir

« La violence conjugale, un cycle pour le pire du meilleur ou pour le meilleur du pire … »

Avant de développer ce qu’est l’approche globale des violences conjugales, telle que nous l’avons élaborée au sein de notre association et du réseau de prévention et de lutte contre les violences conjugales de l’arrondissement de Lens, il me semble important de souligner (que l’on veuille ou non) que dans violences conjugales, il n’y a pas que le concept de violence qui est important à retenir, mais également celui de conjugalité.

Chacun d’entre nous a un avis sur la question des violences conjugales, qui fait consensus autour du rejet de la violence. Cependant, cette double articulation des notions de couple et de violence nous oblige à approfondir notre réflexion.

Les principes des violences conjugales

Nous sommes tous potentiellement violents !

En effet, au risque de créer un peu (ou beaucoup) d’angoisse chez certains d’entre nous, je me dois de vous rappeler cet état de fait.

En réalité, les violences, et tout particulièrement les violences conjugales, ne sont pas l’apanage uniquement des pauvres, des alcooliques ou des hommes.

Nous sommes tous potentiellement capables de faire souffrir et même de violenter la personne que nous sommes censés aimer et chérir.

Autrement dit, cela peut arriver à chacun d’entre nous. Selon le contexte dans lequel nous vivons, nous pouvons tous, dans une très large majorité, nous comporter comme des bourreaux. Il est d’ailleurs important de noter que notre violence n'a pas de limite !

Ce qui peut faire la différence, ce n’est pas plus le fait d’avoir une personnalité de bourreau facilement identifiable que le contexte de vie, l’histoire de chacun, l’environnement culturel, social, familial…

Il ne peut pas y avoir de violences conjugales sans conjugalité !

Dans violences conjugales, il y a un contexte bien particulier ; le contexte… conjugal !

En effet, il parait primordial, pour comprendre le phénomène des violences au sein du couple, de s’intéresser au concept de violence, sans pour autant faire l’impasse sur celui, tout aussi essentiel, du couple.

Depuis ces dernières décennies, les théoriciens et les cliniciens du couple développent des champs théoriques permettant d’entrevoir ce phénomène du vivre à deux.

L’une des premières avancées, identifiées notamment par les historiens, concerne l’origine du couple comme fondement de notre société.

J’ai coutume de la résumer ainsi : vivre à deux, ce n’est pas naturel ! Dit autrement, le couple est une invention culturelle au profit de l’organisation sociale de nos sociétés. Il n’est en rien une programmation génétique ou encore une nécessité biologique.

La violence est un mode d’expression, de communication.

Il n'existe pas (loin de là) une façon unique d'aimer et d'être aimé.

Cette évidence illustre bien le fait que le désir de créer un couple n’est pas du au hasard, mais est le résultat d'une articulation de deux constructions du monde qui arrivent (plus ou moins longtemps) à se compléter l'une - l‘autre. Face à cette multiplicité conjugale où la violence s'exprime parfois, une réponse unique n'est pas réaliste…

En effet, la violence au sein du couple et de la famille est porteuse d’un message. C’est un mode relationnel au même titre que la communication verbale.

Elle peut être le message d’ « une punition » reçue face à une « faute » ; elle peut permettre de continuer l’expression du conflit lorsque les mots viennent à manquer ou ne sont plus assez forts…

Parler de violences conjugales est aujourd’hui encore tabou. La violence nous met tous mal à l'aise, puisqu'elle peut exister dans toutes les familles, puisqu’elle peut nous concerner.

Elle a une caractéristique particulière, c’est un « mal » qui est niché au plus profond de chacun d’entre nous, à contrario de l’addiction à l’alcool, par exemple, qui est, lui, un mal externe symbolisé par la bouteille.

« Vivre en couple, c’est chercher à régler à deux des problèmes que l’on n’aurait jamais eus tout seul. »

Cette citation de Gustave Parking résume à elle seule cette drôle d’idée qu’est la volonté de vivre à deux.

De fait, vivre ensemble est extrêmement compliqué ; il faut sans cesse négocier, faire des concessions, accepter plus de choses ! Vivre ensemble est déjà violence… La conjugalité, c’est une aventure risquée qui fait la fortune des avocats spécialisés dans le divorce. (On imagine sans peine l’angoisse quand en plus, on doit supporter la belle-famille ; qu’on décide de faire un enfant ; que nos ados nous poussent dans nos limites ; etc.).

Les quatre illusions concernant les violences conjugales

  • Cela n’arrive qu’aux autres (plutôt d’ailleurs chez les pauvres, les alcooliques et  les personnes peu cultivées, etc …).
  • Les violences conjugales sont dues à un problème de personnalité violente ! (interprétation causale linéaire).
  • La solution c'est la séparation ! (traitement du symptôme et pas de la maladie).
  • On aime tous de la même manière ! (définition unique de l'amour : ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants…).

Les deux fonctions de la violence conjugale :

La violence instrumentale : L’approche sociologique construit clairement la violence conjugale comme étant instrumentale : la violence est une stratégie qui vise à contrôler et à dominer l’autre. On constate l’identification d’un seul type de violence qui peut s’exprimer sous diverses formes (physique, sexuelle, psychologique…).

La violence expressive : L’approche systémique voit une autre fonction à la violence conjugale. Elle est construite comme un moyen de communication qui constitue une « réponse inadaptée » au stress et à la colère issue des conflits au sein du couple.

Il est cependant intéressant de noter que ces deux définitions de la violence véhiculent des visions très différentes de « l’agresseur ». Dans le paradigme instrumental, la violence est toujours présumée intentionnelle, froide et calculée. La violence instrumentale est donc brutale et vise le contrôle et l’intimidation. Alors, qu’en présentant la violence comme un acte relationnel, le paradigme expressif renvoie les conjoints à leur mode communicationnel.

Il existe donc deux typologies de violence au sein des couples ;

La violence agression : Les deux partenaires sont en relation symétrique, c’est-à-dire égalitaire. Par exemple, prenons Monsieur et Madame X. Madame est plus forte psychologiquement que Monsieur. L’homme, en état de faiblesse, va rechercher un registre de communication connu dans son histoire familiale, à savoir la violence. Ce registre de communication peut se maintenir, car il ne remet pas en cause le couple. Souvent, les partenaires se retrouvent en rivalité, c’est l’escalade.

Après l’agression s’ensuit la réconciliation, l’auteur se met en position basse et cherche à se faire pardonner. Dans cette situation, la victime pense qu’elle est allée trop loin et « accepte » la violence. La violence devient alors un mode de communication du type : « la violence permet de se réconcilier ». Cette situation entraîne une grande souffrance chez les deux partenaires. L’homme se sent faible et a peur de perdre la femme qu’il aime. Quant à elle, apeurée ou en colère, elle tient également à son couple !

Dans cette situation, les enfants sont souvent exposés à la violence entre leurs parents, mais sont rarement maltraités.

La violence punition : Cette violence s’exerce entre un homme et une femme ayant comme « projet » de couple (inconscient bien sûr) non pas d’avoir des relations symétriques, mais complémentaires. La règle de communication entre les partenaires est que l’un est dominant et l’autre est dominé. Il s’agit d’une relation inégalitaire. Dans ses situations, nous postulons que les auteurs sont des pervers narcissiques avec lesquels un travail thérapeutique systémique s’avère impossible. Les auteurs ont tendance à protéger leur « objet de possession », « leur machine à boxer ». Un travail est cependant possible avec la victime lorsque celle-ci « n’accepte plus la violence ». La rupture (définitive du couple) dans ce cas est, à notre avis, la seule solution à l’arrêt de la violence.

Dans cette situation, les enfants peuvent être maltraités, peuvent vivre la violence et la subir, voire la faire subir.

Cette forme de violence reste le plus souvent masquée et il est rare qu’elle sorte de son système pour demander de l’aide.

Les phénomènes de violences conjugales étaient, jusqu'à il y a peu, uniquement catégorisés sous la dichotomie victimes/bourreaux. Cette dichotomie montre aujourd'hui ses limites à expliciter la diversité et la complexité des situations que l'on rencontre dans le domaine des violences conjugales.

Cette modélisation est une représentation simplificatrice dénuée du piège de nos représentations personnelles. Il est beaucoup plus simple et confortable de proposer une vision binaire du monde ; le blanc et le noir, le yin et le yang, le mal et le bien, l’auteur et la victime …

L’évolution des sciences a souvent démontré que l’étude de phénomènes complexes passe d’abord au début par une approche simplifiée, réduite à une définition parcellaire (toutes les violences conjugales s’expliquent par la dialectique victime/agresseur). Au fur et à mesure de l’avancée des connaissances, le phénomène apparait de plus en plus dans sa globalité, permettant une meilleure compréhension.

Il n’y a pas de couples « types » où s’exercent les violences conjugales ! Ma propre observation, issue de rencontre avec un grand nombre de couple vivant dans un contexte de violences conjugales, atteste qu’il devient impossible de les catégoriser selon une ou deux catégories. Au contraire, il existe une répartition selon un continuum de ces couples.

De même, si l'on prend en considération l'importance de l'influence de l'environnement quant à l'évolution des personnes, des couples et des familles, alors la probabilité qu'un couple bascule dans la violence conjugale ne dépend plus uniquement de la personnalité de chacun de ses membres, mais est fortement influencée par le contexte.

Dit autrement, tout couple peut devenir, dans un contexte particulier, un couple à transaction violente !

On comprend pourquoi les attitudes antinomiques perdurent encore aujourd’hui malgré les avancées théoriques concernant la conjugalité.

Le cycle des violences au sein des couples

Les intervenants responsables de l’accueil et de l’accompagnement des personnes, couples et familles sont confrontés à une triple difficulté :

  • Une méconnaissance du phénomène qui renvoie donc dans son approche aux valeurs propres de chacun,
  • Un mécanisme des violences conjugales que l’on commence à mieux décrypter,
  • Des modes de prise en charge en pleine évolution. D’abord tournée vers les victimes et souvent dans l’urgence, la prise en charge s’est ouverte aux auteurs, puis aux enfants-témoins. Aujourd’hui, elle concerne aussi les couples qu’ils soient hétérosexuels, homosexuels, et quel que soit leur statut.

L’évolution de la prévention et de la lutte contre les violences conjugales s’effectue vers un élargissement du champ de vision des intervenants, passant de la personne victime au système conjugal puis familial.

Nous vous proposons ici un cycle, outil d’information et de compréhension, qui ne prétend pas être la source de solutions, mais un espace de possibles pour les professionnels et leur public visant à co-construire un cheminement pour sortir des violences conjugales.

En effet, lorsque l’amour est encore présent, il est possible d’accompagner le couple vers un autre fonctionnement. Il est aussi possible de s’en sortir par différentes voies, dont la thérapie, que l’on soit victime ou agresseur.

L'approche globale des violences conjugales

  • La première étape, c’est la rencontre.

Tout couple débute par une rencontre entre deux personnes ayant une identité propre. Cette identité est le résultat d’une compilation d’une multitude de cartes d’identité, par exemple la carte d’identité familiale.

La rencontre est un moment unique. Avec ou sans coup de foudre, lors des premiers moments beaucoup d’informations sont échangées, à différents niveaux, conscients et non conscients.

  • La deuxième étape ou la naissance du couple.

Lorsque la rencontre n’est pas sans lendemain, elle peut cheminer vers la création du couple. 

Rappelons que le couple n’est pas le fruit du hasard, mais le résultat d’un choix partagé, essentiellement non conscient, des deux partenaires, pour continuer leur relation.

Entité à part entière, le couple incarne la volonté de l’un et de l’autre d’être perçu comme lié l’un à l’autre. Il concrétise de manière symbolique un contrat où chacun, héritier des valeurs de sa famille d’origine, va s’inscrire avec l’autre dans un projet commun qui crée la carte d’identité conjugale, c’est à dire la conjugaison des cartes d’identité familiales réciproques.

Son installation s’accompagne souvent de la projection à plus ou moins long terme, d’une construction familiale (véritable imbrication des histoires de chaque famille d’origine). Une identité s’impose alors : mariés, concubins, amoureux, fiancés, … Dans les faits, cela peut se traduire par une installation concrète de la vie commune, l’ouverture d’un compte commun, des fiançailles, etc.…

La vie de couple débute.

  • La troisième étape : l’apparition des désaccords

La vie quotidienne est remplie de sujets de désaccords. Ces divergences sont la manifestation des différences de points de vue. Confronté à celles-ci, chacun réagit pour « défendre » son identité et ses valeurs d’appartenance.

Certains désaccords ont plus d’importance que d’autres parce qu’ils révèlent les fragilités du fonctionnement du couple. Ils sont potentiellement générateurs de conflits.

  • La quatrième étape : Le conflit, un processus positif

Même s’il est désagréable, car il nous met souvent mal à l’aise, le conflit est indispensable à la santé relationnelle du couple. En effet, il lui permet d’évoluer et de développer des stratégies d’adaptation aux aléas de la vie.

Le mode de résolution du conflit conjugal trouve ses sources dans les cartes d’identité familiales auxquelles le couple se réfère. À ce stade, les solutions trouvées par chacun sont fortement inspirées des souvenirs d’enfance. Régler un conflit n’est pourtant pas aisé. Il s’agit d’entrer dans une négociation sensible marquée par les émotions.

Toutefois, le processus de résolution de conflit peut être perturbé par certains événements marquants de la vie qui modifient le fonctionnement du couple et ainsi le déstabilisent : la naissance d’un enfant, le deuil d’un proche, la mutation professionnelle, une période de chômage, la retraite…

  • La cinquième étape : le passage à l’acte violent

Pour certains couples, le risque de rupture est insupportable, inacceptable. Tous les moyens pour mettre fin au conflit sont bons pourvu que le couple perdure.

La recherche de résolution du conflit s’oriente alors vers des solutions pouvant paraître paradoxales. Elles le sont d’autant plus qu’elles mettent en danger l’équilibre fragile sur lequel repose alors le couple. La violence est l’une de ces solutions.

À cet instant, l’acte violent est l’expression de la tension extrême dans laquelle le couple se trouve. Il ne veut pas se séparer, mais ne parvient pas à résoudre un désaccord profond. Le passage à l’acte met fin immédiatement au conflit. Les raisons qui ont généré le désaccord, elles, persistent. Ce premier acte violent peut être le dernier de la vie de couple qui inventera d’autres stratégies de résolutions de conflit, mais aussi le début d’un processus…

Il est ici utile de rappeler que la séparation du couple est un des moyens de résolution d’un conflit conjugal.

  • La sixième étape : l’installation dans le cycle des violences conjugales

Dans certains couples, les étapes sont indiscernables à un point tel que tout est confondu. Ces couples sont donc en quelque sorte d’emblée dans la spirale de la violence, sans passer par les désaccords et les conflits.

Dans d’autres cas, où pour la plupart d’entre nous la violence sonnerait le glas de la relation, celle-ci s’intègre dans le fonctionnement du couple par un second passage à l’acte.

Elle se répète alors, car dans le mythe de la construction du couple et son homéostasie, chacun intègre celle-ci dans la dynamique conjugale.

 Il peut s’écouler des années ou quelques minutes entre deux actes violents.

Toutefois, dans tous les cas, si le couple ne change pas ce fonctionnement, le cycle est amené à se répéter de plus en plus souvent, de plus en plus rapidement. Il se transforme alors en spirale.

Cette accélération vient du fait que les violences conjugales si elles permettent de dépasser le conflit, sont vécues aussi comme le passage de plus en plus obligé pour retrouver une relation conjugale agréable. Cependant, les moments agréables sont au fur et à mesure de plus en plus courts et le cycle de plus en plus pénible.

À ce stade, il arrive que la séparation du couple n’amène d’ailleurs pas l’arrêt de la relation entre les deux partenaires. Le couple tente de perdurer chez l’un ou chez les deux. La violence peut alors continuer à s’exprimer, notamment lors des passages de garde d’enfants. Les violences conjugales perdurent après la fin officielle du couple.

Le couple peut créer une bifurcation à n’importe quel tour du cycle pour tenter un changement via le soin.

Malheureusement, la plupart des appels au soin émis par le couple sont des appels à l’aide effectués au nom du couple (dépôt de plainte, demande de divorce, violences sur les enfants, auto agressions, demande d’information juridique, confession à un tiers, etc.) qui sont entendus et traités comme une demande individuelle de rupture du couple, plutôt qu'une demande d’arrêt des violences.

Lorsque nous accueillons une personne victime de violences conjugales et que faisons notre travail d’écoute, qu’écoutons-nous vraiment ? :

  • Si une personne nous dit : « je ne veux plus le voir » et qu’elle lui écrit des lettres, des sms, que nous dit-elle ?
  • Si une personne nous dit qu’elle veut partir loin et vite sans réellement tout faire pour cela, que nous dit-elle ?
  • Si une personne nous dit qu’elle veut le quitter mais continue à s’informer sur ce qu’il fait, que nous dit-elle ?

N’oublions pas que les histoires d’amour nous transcendent tout autant qu’elles peuvent nous faire sombrer dans la folie ; sachant que la folie est un mode de relation permettant de supporter l’insupportable ! Ne soyons donc pas étonnés, parfois, de l’incohérence, de l’ambivalence, des changements, … de ces personnes. Leur souffrance est telle qu’elles survivent comme elles peuvent.

Les violences conjugales ont une fonction pour le couple, ou plutôt, elles sont la plus mauvaise solution trouvée face au dysfonctionnement du couple. La violence est alors une façon (paradoxale à tout le moins !) de faire perdurer la relation conjugale. Elle est le mode relationnel activé lorsque le couple est dans une impasse relationnelle forte. Elle permet, par exemple, que chacun reste à sa place,  que la dispute s’arrête, de s’écarter l’un de l’autre quand la fusion est trop grande et devient  atrocement étouffante, etc.

Chacun des partenaires du couple, lors des entretiens, en me racontant ses dysfonctionnements, me permet de comprendre à quoi sert la violence au sein du couple pour le maintien de leur conjugalité. Cette même violence qui était pour eux, avant de me rencontrer, leur solution, est devenue un poison presque mortel.

Actuellement, dans certaines situations, nous confondons le symptôme et les causes de la survenue de celui-ci.

Ainsi, si la séparation permet d’arrêter la violence, elle ne fait que « s’attaquer » au symptôme. La séparation permet l’arrêt de la violence (à tout coup, au moins dans l’immédiateté). Cependant, si l’on fait le constat d’un retour au domicile conjugal dans une très grande majorité des cas, cela n’est- il pas la preuve que la séparation n’est pas en soi pertinente ?

Que dirait-on d’un médecin que ne guérirait pas la maladie mais s’attacherait à atténuer seulement les symptômes de cette maladie ?

Par exemple: j’ai un plombage dentaire qui est parti. J’ai mal et je décide alors d’aller consulter mon dentiste. Celui-ci (pour illustrer mon propos !), me propose, lorsque je lui explique que j’ai mal aux dents et que cela me donne des migraines insupportables, un anti migraineux comme traitement. Certes, la douleur diminue mais pensez-vous réellement que je sois guéris ? Il a seulement pris en compte les symptômes (douleur) plutôt que les causes (problème dentaire). Que me conseillez-vous ; De continuer les antidouleurs ou de changer de dentiste ? Faut-il organiser la rupture avec le symptôme et arracher toutes mes dents ?

Il en est ainsi des maladies organiques, psychiques et relationnelles. S’il est évident que l’arrêt de la violence (l’atténuation des symptômes) est une priorité, cela n’est pas suffisant. Il ne s’agit que de la première étape d’un processus plus complexe visant le traitement des causes de l’apparition des violences conjugales.

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