Rapport moral 2018
marc on 06/11/2019
Rapport moral 2018 de notre présidente, Mme Vancauwelaert, à l'occasion de l'assemblée générale du 11 Juin 2019.
Rapport moral 2018
Après vous avoir chaleureusement salué et remercié chacun d'entre vous d'être ici présent à nos cotés, pour clore ensemble cette année 2018, je souhaites commencer mon propos en précisant que nous avons fait le choix d'organiser une assemblée générale peut-être plus ordinaire qu'à l'accoutumée, en version « entre nous ».
En effet, cette année, notre association a 30 ans et nous avons décidé de marquer cet événement par une manifestation publique que nous espérons conviviale et pétillante, à laquelle je vous convie avec grand plaisir. Notez donc, dés à présent, ce rendez vous dans vos agendas ; le mardi 24 Septembre après midi, salle Jean Nohain, à Lens.
Une assemblée générale est certes un temps imposé par les textes, mais c'est aussi, et surtout, une respiration collective indispensable dans le mouvement incessant de nos actions, qui permet de se raconter pour mieux nous rencontrer...
2018 a été une année de mouvements sociétaux qui ont largement impactés notre action quotidienne, comme vous le verrez dans le rapport d'activités. Pour ma part, je soulignerai divers points :
- Aggravation de la pauvreté, Gilets jaunes des fins de mois difficiles, Amplification des phénomènes migratoires, fragilisation des solidarités sociales et familiales... Un contexte social difficile qui s'est décliné par une hausse significative des sollicitations, et des taux d'occupation très largement supérieur aux 100% attendus.
- Mise à mal de nos valeurs républicaines, Renoncement de plus en plus manifeste de nos traditions d'accueil – et de citer à nouveau la circulaire Collomb qui voulait nous obliger à dénoncer les personnes déboutées accueillies dans nos dispositifs d'hébergement, alors que notre accueil se doit inconditionnel, et plus encore dans le cadre des violences conjugales. J'affirme ici que la seule véritable nationalité de nos résidents, c'est l'humanité blessée !
- Baisse des moyens des CHRS ; pour notre établissement, cela a représenté plus de 50 00 euros de coupes budgétaires, ce qui nous a notamment obligé à réduire notre encadrement par un reclassement sur l'APSA de Jean Paul, dont je tiens ici à honorer le travail accompli dans notre association et qui poursuit aujourd'hui son engagement au sein de la résidence Jacques Brel...
- Cadres réglementaires en constante réforme (du travail, de la formation professionnelle, de l'asile, du logement), politiques sociales en perpétuelles évolutions ; Que d'énergies consacrées à cette nécessaire adaptation à notre environnement, qui pourraient être dédiées à nos missions au service des autres !
- Un pouvoir qui déconsidère les associations et des commandes sociales de plus en plus frappées du moule de l'économie libérale ; concurrence, appels d'offre, rentabilité des opérateurs, fusions/absorptions, etc. A l'inverse de ce cadre, je revendique que nos associations soient considérées comme des partenaires à part entière, et non des prestataires entièrement à part – Et j'alerte chacun afin que ce soit bien l'économie qui soit au service de l'homme, et donc, dans un pays riche comme le notre, aussi au service des plus démunis, et non l'inverse !
- La montée d'un certain féminisme radical, « balance ton porc », qui vient remettre en cause notre positionnement associatif et certaines de nos actions pourtant largement reconnues, comme Systémia. Je continue à penser, pour ma part, que le véritable « féminisme serait d'admettre que la femme et l'homme sont différents et que cette différence est le miel et le plaisir de la vie, à condition qu'elle implique égalité et respect » (Benoît Poelvoorde). Je continue aussi à affirmer que les violences conjugales sont un phénomène particulièrement complexe qui ne semble pas pouvoir être réduit par une définition linéaire liée au seul principe de la domination de genre. Aucune violence n’est semblable aux autres ; les victimes, les circonstances, les auteurs sont à chaque fois différents. Et il faut donc savoir tisser un accompagnement adapté à chaque situation, qui peut inclure, dans certains cas de conflits conjugaux, un travail avec le couple.
Vous le voyez, il est souvent très compliqué d'être toujours neuf de cœur et je remercie vivement les professionnels de notre association pour leur engagement sans réserve ...
Je vous laisse maintenant avec Marc DEMANZE, Directeur de l'Accueil 9 de cœur, et conclurais mon rapport moral, comme à mon habitude, par une citation :
« Ce n'est pas la pauvreté des poches qui rend le monde misérable, mais la pauvreté de nos cœurs. »
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