Psychotraumatisme
marc on 06/17/2015 updated on 06/24/2015
Pour guérir le traumatisme, nous avons besoin d'en comprendre sa nature physiologique, en particulier le fonctionnement du système nerveux autonome et comment le corps gère les évènements à forte connotation émotionnelle.
Intervention du Docteur Psychiatre Michel Schittecatte, à notre assemblée générale 2013
« Les symptômes traumatiques ne sont pas causés par l’événement lui-même. Ils surgissent quand l’énergie résiduelle de l’expérience n’est pas déchargée du corps. Cette énergie demeure prise au piège dans le système nerveux où elle peut faire des ravages dans nos corps et esprits ». Peter Levine.
Michel Schittecatte nous montre que lorsqu’ils ne savent ni FUIR ni ATTAQUER face à un danger vital, tous les animaux développent une réponse de FIGEMENT. Ils en sortent ensuite lorsque le danger est passé. L’homme est le seul « animal » qui reste dans le figement quand la menace a disparu.
Ce mécanisme est le fondement de toutes ses séquelles post traumatiques et il ajoute : si certaines conditions favorables sont établies, l’homme peut alors, comme les autres animaux, sortir de son figement et libérer ainsi l’énergie bloquée et les séquelles installées parfois depuis de nombreuses années. Il nous montre donc comment créer les conditions pour que cette auto-guérison se produise.
Face à un danger, nous avons 3 solutions possibles: La fuite, L'attaque ou la défense et le Figement.
On se fige parce que l'on a pas assez de ressource pour s'en sortir ("Faire le mort"). Il ne s'agit pas d'une décision réfléchie, c'est une partie de notre cerveau qui nous met dans cet état "comme si c'était pas moi qui agissait".
Ce n'est alors pas le problème qui est le problème, c'est la réaction de la personne face à ce problème. Par exemple, la plupart des déprimes sont des colères vérouillées. De même, "étre en crise", c'est être bourré d'une énergie dont on ne sait quoi faire.
Les antidotes au figement sont le lien social et le mouvement. On ne peut jamais entrer dans le problème, par le problème. Il faut, par exemple, favoriser l'accés au réglement des problèmes dans l'imaginaire.
Nous sommes d'abord là pour sortir la personne de son état d'immobilisation qui l'empêche de trouver ses solutions à ses difficultés. Ce qui fige, c'est le passé. Il faut aider la personne à revenir dans le présent, là où il n'y a pas de problèmes.
Ce travail se développe en 9 étapes:
- Etablir un environnement sécurisant
- Encourager, explorer et accepter les émotions (sensations)
- Augmenter la capacité de penduler sans désorganiser
- Apprendre à titrer
- Restaurer les réponses actives
- Découpler le peur ou la colère de l'immobilité
- Permettre la décharge des énergies de figement encapsulées
- Restaurer l'auto-régulation et la capacité d'un équilibre dynamique
- Revenir dans l'ici et maintenant