Coronavirus / Confinée avec son bourreau : le risque est redoublé pour les victimes de violences conjugales
marc on 03/29/2020


Article de France 3 Hauts de France; "Si le confinement est indispensable pour endiguer la pandémie de Covid-19, il constitue aussi un terreau favorable aux violences conjugales et intrafamiliales : la promiscuité, les tensions, l’anxiété peuvent y concourir. Les associations d’aide aux victimes sont inquiètes."

Le domicile conjugal ; ce lieu magique sensé être celui de la sécurité, de l'amour, peut malheureusement parfois devenir un enfer.

Aujourd'hui, malgré le confinement, n'hésitez pas à partir si vous vous sentez en danger !

En cas d’urgence, il vous est toujours possible d’appeler le 17, de vous rendre à la gendarmerie ou au commissariat, ou aujourd'hui de vous signaler auprès d’un pharmacien qui sera alors chargé d’appeler les forces de l’ordre qui se déplaceront.

Sur l'arrondissement de Lens, si vous avez besoin de partager ou de soutien, si vous hésitez à quitter votre domicile, apellez notre Accueil de jour ; 07 83 38 10 57.

Vous n’êtes pas seul(e)s !

Extrait de l'article

« Le confinement est devenu un enfermement conjugal »

Marc Demanze, le directeur de « L’accueil 9 de cœur », qui prend en charge les femmes victimes de violences conjugales à Lens, abonde : « Les liens sociaux habituels, le voisinage, la coiffeuse etc. qui permettaient de repérer des situations problématiques, ne peuvent pas jouer leur rôle en ce moment. Déjà qu’en temps normal c’est difficile, là, on ne sait plus du tout ce qui se passe derrière les volets ».

Le directeur redoute une augmentation des passages à l’acte. « Le confinement est devenu un enfermement conjugal. Il augmente les tensions. Si en plus s’ajoute un problème d’alcoolisme ou d’addictions… tout est exacerbé ».

Il fait état d’un mail, reçu ce jeudi à l’association, qui dit en substance ceci : « J’ai l’air normal, mon conjoint aussi. Mais parfois, la tension est si forte que ça pourrait dégénérer. Aussi j’ai peur, j’aimerais parler de tout ça ».
 
Les courriels reçus à « L’accueil 9 de cœur » sont en augmentation, les appels reçus aussi, d’après Marc Demanze. L’association, qui héberge actuellement une soixantaine de femmes victimes de violences conjugales, avec ou sans enfants, ainsi que deux hommes victimes, a fermé son accueil de jour, mais pas son écoute téléphonique.

« Ce sont des appels à l’aide. On a énormément d’angoisse liée à l’augmentation de l’agressivité dans les couples. En revanche, nous n’avons plus aucune demande de mise en sécurité », s’inquiète le directeur, qui recense habituellement 2 ou 3 demandes par semaine de mises à l’abri. « Depuis le début du confinement il y a dix jours, nous n’en avons reçu qu’une seule. »

Delphine Beauvais, la directrice de Solfa, abonde dans ce sens : « J’ai beaucoup, beaucoup d’appréhension. Il ne faut rien lâcher, surtout pas dans cette période-là. »

Retour aux articles

Comments


You must be loged to add a comment !