À Auchan Noyelles-Godault, les victimes de violences conjugales peuvent donner l’alerte en toute discrétion
marc on 05/06/2020


Article de la Voix du Nord, le 06 Mai 2020, par Céline Debette

Comment demander de l’aide en cette période de confinement qui contraint à rester à la maison ?

Pour aider les victimes de violences conjugales, l’hypermarché noyellois a mis à disposition une de ses salles de réunion à quatre associations.

Accessible tout en étant discret, ce point d’information éphémère est ouvert tous les jours (sauf vendredi) jusqu’au 13 mai.

Depuis le 28 avril, des affiches sont placardées à l’entrée et à la sortie du centre commercial noyellois. Elles invitent les victimes ou témoins de violences conjugales à s’adresser à un agent de sécurité qui peut les conduire jusqu’à ce point de contact où quatre associations se relaient du lundi au samedi pour assurer une permanence. C’est ce qu’a fait une dame, il y a quelques jours.

« Elle avait à nouveau eu une altercation physique avec son conjoint avec qui elle est en pleine séparation, explique Johanna Wasiela, conseillère sociale à l’Accueil 9 de cœur, basé à Lens. Mais avec le confinement, elle est obligée de vivre sous le même toit. Nous lui avons proposé un hébergement d’urgence, elle nous a dit qu’elle allait y réfléchir. Comme les démarches auprès du juge des affaires familiales sont suspendues, elle a peur de partir avec ses enfants. En attendant, elle voulait porter plainte et nous l’y avons aidée. »

Justifier d’un motif de sortie

Cette situation, beaucoup de femmes la connaissent. Malheureusement, peu osent ou peuvent en parler. « Le confinement est venu un peu plus contraindre les victimes au silence, témoigne Virginie Hoffman, déléguée départementale aux droits des femmes et à l’égalité. C’est pourquoi nous avons mis en place ces points de contacts éphémères dans plusieurs supermarchés car elles peuvent justifier d’un motif de sortie. L’idée est d’aller au plus près des publics, de ces femmes qui ont du mal à prendre la parole et qui n’ont pas toujours les bonnes informations. Elles savent que les associations sont là, disponibles pour elles. »

Si les quinze premiers jours du confinement, l’Accueil 9 de cœur n’a pas été particulièrement sollicité pour des mises en sécurité immédiates, les demandes ont été plus importantes au fil du confinement. « Sur le mois d’avril, on a eu 122 % de taux d’occupation », précise Aurélie Coant, chef de service du dispositif logement de l’asso lensoise qui dispose de trois places en alternative à l’hôtel et 12 en hébergement d’urgence. « Énormément de femmes veulent quitter le domicile conjugal et se préparent à partir dès que le déconfinement le leur permettra », s’inquiète Zakia Baraka, coordinatrice à l’association SOLFA. Et Virginie Hoffman de rassurer : « On se prépare au mieux pour déclencher des nuitées d’hôtel et imaginer d’autres lieux d’hébergement. »

L’Accueil 9 de cœur, France Victime 62, le Planning familial et SOLFA assurent une permanence de 8 h 30 à 18 h du lundi au jeudi et de 8 h à 12 h 30 le samedi.

 

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